« HOMICIDE VOLONTAIRE » DE NAHEL : REFONDER UNE POLICE RÉPUBLICAINE

Le meurtre du jeune Nahel, 17 ans, à Nanterre (92), mardi 27 juin au matin, à l’issue d’un contrôle de police, est révoltant. Depuis, le policier qui a tué l’adolescent a été mis en examen pour « homicide volontaire » par deux juges d’instruction et placé en détention provisoire, conformément aux réquisitions du parquet. Au stade actuel de l’enquête qui devra établir les circonstances exactes du drame, tout montre que les deux policiers impliqués dans le contrôle mortel de Nahel n’étaient pas en état de légitime défense malgré leurs déclarations mensongères immédiatement après les faits.

Après le temps du recueillement et celui de la justice, devra venir celui de l’action politique. L’aveuglement volontaire du gouvernement actuel vis-à-vis des dérives en matière d’intervention et d’utilisation d’armes en cas de refus d’obtempérer est un signe de plus, particulièrement inquiétant, d’une conception exclusivement sécuritaire de la République.

En 2022, treize personnes sont mortes après un « refus d’obtempérer » pendant un contrôle routier. La réforme légale du 28 février 2017, qui a assoupli l’usage des armes à feu en cas de refus d’obtempérer, semble justifier les tirs et entretient un flou juridique favorable à l’interprétation de policiers, par ailleurs trop peu formés à réagir de manière appropriée dans ce type de situations.

Mais, au-delà du traitement judiciaire de l’affaire, la question que pose la mort d’un adolescent tué par un policier après un refus d’obtempérer est bel et bien politique.

Qu’il soit clair d’emblée que pour nous, si la colère populaire suscitée par cet événement intolérable doit être entendue, elle ne peut s’exprimer légitimement par la violence, des pillages et la destruction d’équipements publics – écoles comprises -, notamment ceux qui sont d’évidente nécessité dans les quartiers les plus défavorisés. Aussi, nous soutenons les appels au calme de très nombreux élus locaux, dont le maire de Nanterre.

Une quatrième nuit de violences, de pillages et de dégradations a eu lieu dans plusieurs villes de France, dans la nuit du vendredi 30 juin au samedi 1er juillet, malgré la mobilisation de plus de 40 000 policiers et gendarmes, dont ceux des forces d’intervention spéciales du Raid, du GIGN et de la BRI (brigade de recherche et d’intervention). Ce n’est pas acceptable ! D’ores et déjà, ces exactions ont déclenché, dans la métropole dijonnaise, la réduction des services publics (plus de bus, ni de trams, après 19 heures, dès vendredi soir), une nouvelle atteinte au droit de manifester, la menace d’un couvre-feu, voire d’un « état d’urgence »… Sans parler des réactions outrancières de la droite – députés macronistes locaux compris – et de l’extrême-droite.

Contrairement aux démagogues qui ne font que jeter de l’huile sur le feu, espérant peut-être favoriser ainsi une sortie définitive de la démocratie, la NUPES est la seule force politique dont l’expertise et les propositions en matière de sûreté et de sécurité sont en mesure de rétablir une paix civile durable et d’instaurer une police républicaine !

Depuis juin 2022, notre programme partagé est le seul à proposer le rétablissement d’une police républicaine au service du peuple. Parmi de nombreuses mesures nécessaires, nous disons qu’il faut, de façon toujours plus urgente :