La volonté de criminaliser le jardin des
Lentillères est irresponsable.

Le jardin des Lentillères, dernières terres maraîchères de Dijon, est occupé depuis 13
ans, notamment par des riverains, afin de protéger celles-ci d’une urbanisation
programmée. Le choix de conserver ces terres de maraîchage fait désormais
consensus tant au niveau des habitant·e·s que des élu·e·s. Ce consensus confirme la
pertinence des mobilisations citoyennes et écologistes. Néanmoins, la vigilance reste
nécessaire puisque le maire de Dijon est revenu sur son annonce (du conseil municipal
du 16 décembre 2019) de ne pas urbaniser le jardin, en retirant 1,5 ha du jardin pour
construire dessus.


Alors que la population locale espère massivement une préservation de ces terres
(l’artificialisation des sols contribue à la baisse de la biodiversité et au réchauffement
climatique), le ministre de l’Intérieur a justifié la dissolution du mouvement des
Soulèvements de La Terre (SLT)
par l’organisation sur le site du quartier libre des
Lentillères de rencontres de défense de l’environnement. Dans le décret de dissolution
des SLT, le ministre de l’Intérieur qualifie ce jardin de ZAD
– avec la connotation qu’il y
associe – même si les dijonnais·e·s n’ont jamais considéré ce lieu comme générateur
de violences, mais au contraire comme un lieu alternatif d’échanges, d’entraide et
d’innovations sociales riches et variées.

Tandis que notre pays a grand besoin d’apaisement, cette volonté du ministre de
l’Intérieur de criminaliser les luttes écologistes et les actions du jardin des Lentillères,
est en décalage total avec les attentes des dijonnais·e·s et des riverain·e·s. Alors que
la population et la situation planétaire appellent à une véritable transition écologique,
la criminalisation de ce lieu alternatif dont la vocation maraîchère fait maintenant
consensus est irresponsable puisqu’il faut au contraire permettre au plus vite les
conditions d’une synergie en faveur du climat.

Ainsi, nous appelons le ministre de l’Intérieur à davantage de responsabilité et à ne pas se tromper de cible quand il s’agit du climat et de la sauvegarde des terres.